PEC accident d'apnée

Prise en charge de manifestations hypoxiques de l'apnée

Les pratiquants ont a leur disposition sur le lieu de mise à l’eau ou d’immersion un plan de secours (ou plan d’organisation des secours, le POS) et du matériel de secours (Code du Sport).

1 – En cas de perte de contrôle moteur volontaire (samba): le masque est retiré par le secouriste à proximité et la victime sera sortie de l'eau et éloignée des bords du bassin pour éviter un traumatisme surajouté. Il n’y a pas eu de perte de connaissance ni d’inhalation ce qui limite l’intervention du médecin qui s’assurera que la victime a récupéré, s’est réhydratée... 

2 – En cas de syncope: la situation est plus extrême et nécessite dans un 1er temps l’intervention rapide des équipes de sécurité pour éviter à la victime inconsciente de couler et d’inonder ses voies aériennes : 

  • Le masque est retiré 
  • Plusieurs / Deux insufflations bouche à nez (un trismus est souvent observé) sont délivrées alors que la victime est encore dans l’eau 
  • Puis elle est évacuée du bassin 
  • Selon l’état du syncopé, le médecin adaptera son traitement, mais le plus souvent après ces 1ers gestes, l’apnéiste totalement amnésique a repris connaissance et n’a pas inhalé : son examen clinique est strictement normal et une mise sous O2 médical au masque est préconisée (15 l/min) pendant 10 min. En cas d'anomalie clinique, les secours sont appelés (centre 15 à terre, CROSS en mer) et l'oxygénothérapie est prolongée jusqu'à l'arrivée des secours spécialisés

Si le délai d’intervention en surface est plus long, l’apnéiste qui recoule inconscient a pu inhaler et présente une toux persistante et/ou un tachypnée, éventuellement accompagnée de signes généraux (asthénie, pâleur, tachycardie, vomissements...). Le risque d’atteinte pulmonaire retardée (SDRA, pneumopathie....) est alors élevé et justifie une hospitalisation pour surveillance et contrôle radiologique et gazométrique. 

Enfin dans les cas les plus extrêmes qui ne devraient pas survenir en compétition, la victime, échappant à toute surveillance, coule et après avoir fortement inhalé est récupérée en état de mort apparente (stade 4 de grand anoxique de la classification de Bordeaux). La réanimation cardiorespiratoire s’impose dès que la victime est extraite de l’eau dans l’attente de l’intervention d’une équipe de réanimation (SAMU / pompiers). 

On ne cherche pas nécessairement à réchauffer la victime, une légère hypothermie étant à l’heure actuelle considérée comme améliorant le pronostic après réussite de la RCP. 

3 – En cas de dyspnée : un oedème pulmonaire d'immersion est possible. Une oxygénothérapie au masque haute concentration, avec un débit de 15L/min est administrée et les secours sont appelés. 

4 – Suivi fédéral après accident: dans le cas le plus fréquent où l’apnéiste récupère instantanément sur le lieu de la compétition, il appartient au médecin et aux juges de s’assurer qu’elle ne reprend pas la compétition. 

Compte tenu de la physiopathologie et des circonstances de survenue, ces accidents peuvent survenir dans d’autres disciplines pratiquées en apnée : chasse sous-marine, tir sur cible, nage avec palmes....